Les modalités d’organisation du temps de travail flexible sont sous-utilisées dans le secteur privé en France révèle une étude récemment publiée par la Dares. En effet, une proportion restreinte de salariés bénéficient de dispositifs tels que les RTT, les comptes épargne-temps ou des semaines raccourcies.
Les RTT, un dispositif inégalitaire selon la taille de l’entreprise
Malgré leur popularité, les RTT (réductions du temps de travail) ne sont proposées qu’à une partie des effectifs de 40 % des entreprises françaises. Pourtant, depuis 2000, ce système permet de compenser les éventuels dépassements des 35 heures hebdomadaires. Ces journées viennent s’ajouter aux congés payés légaux. Une convention ou un accord de branche ou d’entreprise définissent les conditions d’octroi des RTT.
Les patrons sont en revanche plus généreux sur cet aspect, puisque plus de 9 collaborateurs sur 10 dans les groupes qui en comptent au moins 500 ont droit aux RTT.
En comparaison, dans les structures qui emploient entre 10 et 49 personnes, ce pourcentage n’est que de 33,9 %.
Selon les experts de la Dares, les sociétés de taille modeste privilégient les heures supplémentaires rétribuées lorsque leurs salariés travaillent au-delà des heures convenues.
Sur ce volet, des disparités sont également observées entre les différents secteurs. La pratique est la plus répandue dans l’industrie de fabrication de matériels de transport, ainsi que dans le domaine de l’information et communication. Respectivement 76,1 % et 71,3 % de leurs collaborateurs se voient accorder des RTT.
Une sous-utilisation du compte épargne-temps par les entreprises
Quant au compte épargne-temps (CET), il n’est proposé que par 8,6 % des sociétés composant le panel.
Pour rappel, cet outil offre aux salariés la possibilité de capitaliser leurs jours de congés payés et de repos non pris afin de bénéficier, à terme, d’une prime permettant de financer un projet personnel, ou d’un départ à la retraite plus précoce.
Encore une fois, malgré son essor, le dispositif reste inégalement réparti entre les entreprises. Il est ainsi proposé dans 57,1 % des groupes de plus d’un demi-millier de salariés, nettement au-dessus des modestes 5,3 % relevés dans les PME de 10 à 49 employés. Les championnes du CET sont les domaines de la fabrication de matériels de transport (24,5 %) et des activités financières et d’assurance (26,1 %).
La semaine de 4 jours, un modèle marginal prometteur pour certains secteurs
Enfin, l’enquête de la Dares révèle que l’expérimentation de la semaine raccourcie reste marginale en France, qu’elle soit réalisée en réduisant le temps de travail hebdomadaire à 32 heures, par exemple, ou en concentrant les activités sur 4 jours. Seuls 3,4 % des employeurs interrogés ont adopté ce type d’organisation.
Contrairement aux RTT et au CET, la semaine de 4 jours est plus répandue dans les entreprises de moins de 50 salariés (3,7 %) que dans les grands groupes (1,9 %). Ce dispositif est particulièrement présent dans les secteurs exposés à la pénibilité, tels que l’énergie, l’eau, les industries extractives, la gestion des déchets et la dépollution (9,3 %), ainsi que la santé, l’enseignement et l’action sociale privés (5,8 %).
Le portage salarial pour une totale liberté d’organisation
Ce manque de souplesse explique l’attrait du travail en freelance pour de nombreux français. Pour autant, la protection sociale reste essentielle, la crise sanitaire ayant mis en lumière la précarité de la situation des indépendants.
Signer un contrat de portage salarial leur donne ainsi accès à un cadre sécurisé pour exercer leur activité. Outre les droits sociaux identiques à ceux des salariés d’entreprise, toute la gestion administrative est prise en charge.
Les salariés portés peuvent de ce fait se concentrer pleinement sur leurs missions et la prospection. Ils sont totalement libres dans l’organisation de leur planning, en fonction de leurs impératifs professionnels et personnels. De même, ils ont la possibilité de travailler à domicile, dans un tiers-lieu (espace de coworking par exemple), et même en voyage à l’étranger.