D’après le gouvernement, entre 8 et 11 millions de salariés français accompagnent au quotidien un proche en perte d’autonomie, en situation de handicap ou malade. Pour cela, ils doivent interrompre leur activité. Afin de limiter l’impact sur leurs revenus, ces aidants familiaux ont droit à un congé spécifique, et à une allocation. Des règles permettant l’allongement de la durée d’indemnisation sous conditions devraient entrer en vigueur en 2025.
Le congé et l’allocation pour les aidants familiaux
Instauré en 2017, le congé de soutien familial permet aux Français, sous certaines conditions, de s’absenter de leur travail ou de réduire leur activité pendant 3 mois maximum, sauf si la convention autorise une durée plus longue, afin de s’occuper d’un proche fragilisé par une maladie, un handicap ou une dépendance.
La définition de « proche » englobe non seulement les personnes vivant sous le même toit que le salarié, mais également celles avec lesquelles il entretient des liens étroits et stables et à qui il apporte une aide régulière. Il peut ainsi s’agir d’un(e) conjoint(e), d’un ascendant (parent, grand-parent, oncle, tante), d’un descendant (enfant, petit enfant), d’un collatéral (frère, sœur), etc.
La loi impose à l’employeur d’accorder ce congé, mais il n’est pas tenu de rétribuer son collaborateur durant cette période, à moins que la convention collective ne prévoie des règles plus favorables.
Pour autant, ce dernier ne se retrouve pas sans ressources. En effet, afin de compenser la suspension de sa rémunération, il a droit à l’allocation journalière de proche aidant (Ajpa), dont le montant est fixé à 64,54 euros. Toutefois, le versement est limité à 66 jours sur l’ensemble de la carrière du salarié, et ce, même s’il met son absence à profit pour aider plus d’une personne à la fois.
Un coup de pouce supplémentaire pour les proches aidants en 2025
Une récente évolution réglementaire vient améliorer le sort des aidants familiaux. Le 6 juillet 2024, un décret paru au Journal officiel concrétise une mesure prévue par la loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2024.
À partir de 2025, un salarié ayant épuisé ses 66 jours d’allocation pourra en demander le renouvellement, à condition d’aider une personne différente de celle pour laquelle il a déjà perçu ce soutien financier.
Cette nouvelle disposition lui permet de bénéficier de 66 jours supplémentaires d’indemnisation pour accompagner un autre membre de son entourage.
Selon le décret, tout au long de sa vie professionnelle, le salarié peut cumuler les périodes d’allocation, sous réserve de ne pas dépasser un plafond global de 264 jours.
Le portage salarial, une solution pour concilier impératifs professionnels et personnels
Certains professionnels ayant d’importantes contraintes familiales font le choix d’exercer leur activité en freelance. Parmi les régimes existants,
Le portage salarial gagne en popularité, grâce à son caractère « hybride », combinant la liberté de l’entrepreneuriat et une solide couverture sociale associée au statut de salarié.
Ils organisent leur temps à leur guise, en fonction des impératifs liés à leurs missions, et aux exigences de leur vie personnelle. Ils peuvent travailler sur le lieu de leur choix, pourvu que celui-ci soit doté des équipements essentiels (ordinateur, connexion internet, etc.). Le plus souvent, ces indépendants exercent à leur domicile, ce qui leur permet de s’occuper en parallèle d’un proche malade, handicapé ou en perte d’autonomie.
En outre, ils bénéficient des mêmes droits sociaux que les salariés « classiques ». Cette protection inclut :
- l’assurance maladie,
- la mutuelle collective,
- la cotisation à la retraite,
- l’indemnité chômage (sous condition).
Elle représente la contrepartie des prélèvements sociaux effectués sur le chiffre d’affaires facturé pour les prestations réalisées.
Autre avantage du portage salarial, les formalités administratives sont prises en charge par la société. Les consultants se libèrent un temps précieux à consacrer à leurs missions, au développement de leur activité, ainsi qu’à leur famille.