Le phénomène du cumul emploi-retraite est en constante augmentation. Près de 13 % des retraités choisissent de prolonger leur vie professionnelle, motivés par des raisons financières ou par le désir de maintenir une activité. Cette tendance, qui touche tous les secteurs d’activité, soulève cependant des questions sur les évolutions du marché du travail et les conséquences sur le système de retraite et l’économie en général.
Forte proportion de travailleurs non-salariés en activité après la retraite
Le maintien dans l’emploi après la liquidation des droits à la retraite est un phénomène particulièrement marqué chez les indépendants. Cette tendance est particulièrement visible dans les secteurs du commerce (33 %), de l’artisanat (25 %) et de l’agriculture (23 %). Cette proportion élevée s’explique souvent par un attachement plus fort que les salariés à leur métier et à leur clientèle.
Ce pourcentage de retraités actifs au-delà de l’âge légal est encore plus important chez les professionnels libéraux (42 %). Ce choix est souvent motivé par le souhait de valoriser leur expertise, tout en profitant d’une plus grande autonomie dans l’organisation de leur temps de travail. Ils sont ainsi nombreux à privilégier une diminution progressive de leur rythme plutôt qu’un arrêt brutal.
Le portage salarial offre aux indépendants un cadre sécurisé pour exercer en toute autonomie, et en bénéficiant d’une protection sociale complète (assurance maladie, cotisation retraite, indemnité chômage, formation professionnelle). Les salariés portés sont en outre couverts par l’assurance responsabilité civile professionnelle souscrite par la société de portage salarial.
Autre avantage, cette dernière se charge de tout l’aspect administratif, permettant à ses consultants de se consacrer pleinement à leurs missions et au développement de leur activité. Enfin, elle fournit un accompagnement sur mesure et favorise le réseautage entre les experts membres de sa communauté.
Un moindre attrait pour le cumul emploi retraite chez les anciens salariés
À l’inverse, les salariés semblent peu enclins à prolonger leur carrière dès lors qu’ils ont commencé à percevoir leur pension. Seuls 10 % d’entre eux recourent au cumul emploi-retraite, avec des disparités selon les catégories socioprofessionnelles : 12 % pour les cadres et seulement 7 % pour les ouvriers.
La possibilité de moduler le volume de travail est un atout majeur pour les personnels de ménage et les assistants maternels qui souhaitent rester partiellement en activité. Ils sont ainsi 26 % à opter pour une telle organisation.
Les motivations variées des seniors professionnellement actifs
Une combinaison de facteurs économiques et personnels explique la volonté d’un nombre croissant de retraités à continuer à travailler. La recherche d’un complément de revenu constitue une préoccupation majeure pour 38 % d’entre eux, mais le désir de maintenir une activité sociale et de se sentir utile pour donner du sens à leur vie est également un facteur déterminant (36 %).
Si les aspirations individuelles sont diverses, la question financière reste dominante, surtout pour les seniors ayant des dépenses lourdes à honorer,
Comme le remboursement d’un crédit immobilier ou l’éducation des enfants. L’organisme Agirc-Arrco estime à 923 euros par mois le salaire brut perçu par les retraités actifs. Additionnée à une pension moyenne de 1 755 euros brut, cette somme leur permet ainsi d’améliorer significativement leur pouvoir d’achat.
Face à l’augmentation du coût de la vie, ces ressources supplémentaires sont précieuses pour concrétiser des projets personnels, mais également pour préserver son autonomie.