La pandémie de COVID-19 a bouleversé les habitudes de travail, plongeant des millions de salariés français dans un environnement inédit. Alors que les impacts du télétravail et des confinements se font encore sentir, le 8e baromètre Empreinte Humaine révèle toutefois une baisse notable de la détresse psychologique. Eléments de réponse.
Télétravail : un rempart contre le stress pour certains
Selon les résultats d’une enquête menée par OpinionWay auprès de 2 106 salariés en septembre et octobre 2021, 38 % des collaborateurs déclarent vivre une détresse psychologique. Bien qu’en recul par rapport aux 43 % enregistrés en mai de la même année, ce chiffre reste élevé, affectant particulièrement les femmes (44 %) et les moins de 39 ans (50 %). Parmi eux, 12 % présentent une détresse à un niveau très élevé.
Face aux difficultés psychologiques, les télétravailleurs semblent mieux protégés. Ce mode de travail a permis une réduction de la détresse psychologique chez ces salariés, avec un taux de 28 % contre 43 % pour ceux travaillant sur site.
Cependant, avec le retour massif au bureau, certains indicateurs se stabilisent. Offrir des options hybrides semble être une voie prometteuse pour concilier besoins des collaborateurs et exigences organisationnelles.
Le « Boum » des Burn-out
L’un des phénomènes les plus alarmants relevés par le baromètre est la hausse spectaculaire des cas de burn-out. Aujourd’hui, 2,55 millions de salariés en souffrent, soit près de trois fois plus qu’en mai 2020. Parmi eux, 18 % des managers sont touchés par un burn-out sévère. Cette population, fortement sollicitée pour gérer la transition entre télétravail et présentiel, est particulièrement vulnérable.
Des salariés en quête de renouveau
La pandémie a non seulement transformé les habitudes de travail, mais elle a aussi incité les salariés à repenser leur rapport à la vie et à leur carrière. Près d’un tiers des salariés (31 %) déclarent vouloir changer d’emploi, et 16 % sont déjà passés à l’action depuis le début de la crise. Parmi ces derniers, 84 % témoignent d’une croissance post-traumatique, traduisant une capacité à reconstruire leur vie au lieu de sombrer.
Ainsi, les priorités des salariés ont nettement évolué. 69 % des collaborateurs sont plus positifs (+5 points), 58 % ont redéfini leurs priorités (+7 points) et 47 % ont choisi une nouvelle direction de vie, tandis que 50 % explorent de nouveaux centres d’intérêt (+6 points).
Cette quête de sens s’accompagne de décisions concrètes, comme le déménagement. Environ 25 % des salariés ont changé de lieu de résidence pendant la pandémie, un chiffre qui atteint 35 % chez les télétravailleurs.
Le bien-être : un levier clé pour les entreprises
Face à cette réévaluation massive des priorités, les salariés expriment des attentes fortes envers leurs employeurs. 82 % d’entre eux souhaitent une amélioration des politiques de qualité de vie au travail. Cela représente une hausse de 12 points par rapport au baromètre précédent. Les entreprises qui répondent à ces attentes pourront non seulement fidéliser leurs collaborateurs, mais également améliorer leur performance globale.
Miser sur des initiatives favorisant l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle, tout en valorisant la reconnaissance au travail, est essentiel.
Les entreprises qui s’efforcent de créer un environnement de travail sécurisant sur le plan psychologique constatent des bénéfices notables. Une amélioration de cet environnement peut réduire de 30 points la détresse psychologique. Mais ce n’est pas tout : les salariés évoluant dans ces conditions affichent également un engagement renforcé et des relations de travail plus harmonieuses.