Face à l’essor de l’intelligence artificielle et aux mutations organisationnelles, les soft skills telles que la capacité d’adaptation, la communication et l’intelligence émotionnelle prennent une importance capitale. Le 5ᵉ Baromètre des Soft Skills 2025 de Lefebvre Dalloz révèle une montée en puissance de la formation dédiée à ces compétences, marquant un tournant décisif dans leur intégration au sein des stratégies d’entreprise.
Les soft skills, un enjeu reconnu mais encore sous-exploité
D’après le baromètre, 60 % des entreprises affirment désormais intégrer les soft skills dans leurs politiques de gestion des compétences, contre 50 % il y a quatre ans. Cette progression témoigne d’une prise de conscience croissante : les compétences comportementales ne sont plus un simple complément aux hard skills, mais un élément clé de la performance individuelle et collective.
Cependant, si l’importance des soft skills est reconnue, leur formation systématique reste encore à structurer :
- 44 % des entreprises ont formé leurs collaborateurs aux soft skills en 2024, un chiffre en hausse mais qui reste en-deçà des attentes.
- Les contraintes budgétaires et le manque de temps sont les principaux freins au déploiement de ces formations.
Quels formats de formation aux soft skills privilégient les entreprises ?
La formation courte en plein essor
Les entreprises se tournent de plus en plus vers des formats courts et impactants. 36 % des professionnels privilégient les formations courtes, d’une durée de quelques heures à une journée, contre 32 % pour les formations longues. Cette approche répond à un double impératif : optimiser le temps de formation et favoriser une mise en application rapide.
Le coaching, un outil de développement prisé
Avec 55 % des entreprises ayant recours au coaching, cette méthode de formation individualisée séduit particulièrement les cadres et les managers. Elle permet un accompagnement personnalisé et une montée en compétences adaptée aux besoins spécifiques des collaborateurs.
Les ateliers collaboratifs et les événements ponctuels
Les entreprises misent aussi sur l’apprentissage par le partage d’expérience :
- 37 % utilisent des ateliers entre pairs ou de co-développement.
- 45 % organisent des séminaires et webinaires, qui favorisent la diffusion des meilleures pratiques.
La formation en situation de travail (AFEST)
Encore minoritaire (22 % des entreprises), ce format tend à se développer. Il repose sur l’apprentissage en immersion, directement dans l’environnement de travail, pour une assimilation plus naturelle des compétences.
Les freins à la formation
Malgré l’essor de la formation aux soft skills, certains obstacles persistent :
- Le manque de conviction du management : bien que l’importance des soft skills soit reconnue, 50 % des entreprises pointent encore une réticence de la direction à investir pleinement dans ces formations.
- Les contraintes budgétaires : 35 % des entreprises jugent les formations aux soft skills trop coûteuses.
- Le manque de disponibilité des collaborateurs : dans 31 % des cas, le manque de temps est cité comme un frein majeur à l’accès aux formations.
Un impact stratégique sur la performance des entreprises
L’intégration des soft skills dans les stratégies de formation des entreprises dépasse le simple cadre du développement personnel. Elle répond à des enjeux concrets :
- S’adapter aux transformations numériques et à l’IA : les entreprises qui forment leurs collaborateurs aux soft skills sont mieux préparées aux évolutions technologiques.
- Renforcer la collaboration et la culture d’entreprise : la communication et l’intelligence émotionnelle favorisent un environnement de travail plus harmonieux.
- Améliorer la compétitivité : une meilleure gestion du stress, une plus grande capacité d’adaptation et un esprit critique affûté permettent aux entreprises d’être plus agiles et performantes.
L’avenir de la formation aux soft skills repose sur une approche mixte, combinant formations courtes, coaching et mise en application sur le terrain. Pour maximiser leur impact, les entreprises devront intégrer ces compétences dès la phase de recrutement et les évaluer régulièrement.
Investir dans ces compétences, c’est préparer les talents de demain et garantir la résilience des entreprises face aux défis du futur.
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