Bien que la situation de l’emploi en France soit en nette amélioration au mois de septembre (une baisse de 1,9% des demandeurs d’emploi en catégorie A par rapport au mois d’août), cela ne signifie pas pour autant que les emplois actuellement occupés satisfassent pleinement leurs titulaires.
En effet, de nombreuses activités professionnelles ne permettent pas de recueillir suffisamment de revenus pour assurer un niveau de vie décent, dans une société où les coûts restent en perpétuelle augmentation. Comment les Français réagissent-ils face à cette nouvelle préoccupation ?
Qui sont les « Slashers » ?
Une étude récente de l’INSEE « Emploi, chômage, revenus du travail » nous offre certains éléments de réponse et tourne ses projecteurs vers une nouvelle catégorie de travailleurs : les slashers.
Cet anglicisme tiré du mot « slash », soit « séparation » fait référence au slash tel qu’il apparaît sur nos claviers « / » et propose ainsi une vision imagée de cette situation : le cumul d’emplois, gardien d’immeuble / technicien de surface / agent de sécurité.
En Français, on parle de travailleurs pluriactifs, et leur nombre n’est pas négligeable puisqu’ils représentaient fin 2013 près de 10% des actifs. Cependant, l’étude réalisée par l’INSEE ne s’oriente pas vraiment vers les causes poussant à la pluriactivité mais se limite à constater ce phénomène à un niveau strictement statistique.
De manière générale, on observe un cumul d’emplois salariés qui témoigne de la nécessité de multiplier les revenus trop peu élevés pris unitairement. Assez rares sont donc ceux qui mènent plusieurs activités pour satisfaire des projets professionnels annexes, ce qui témoignerait à l’inverse d’un bien-être tant moral que financier procuré par l’activité salariée principale. Toutefois, ces tendances doivent être analysées à la lumière des outils juridiques mis à la disposition des travailleurs : ainsi, l’augmentation de la proportion des salariés à titre principal exerçant une activité secondaire non salariée s’explique en grande partie par l’avènement du régime d’auto-entrepreneur qui a séduit et incité des milliers de français à se lancer dans leurs projets jusque-là restés au placard.
La précarité de l’emploi comme principale cause ?
Selon une autre étude réalisée pour le Salon SME, l’occupation de plusieurs emplois salariés ou non se justifie principalement par des raisons économiques, le but étant de compléter les revenus procurés par l’activité principale.
Dans seulement un cas sur quatre donc, il s’agit pour le slasher d’élargir ses horizons et de travailler dans le secteur qui le passionne mais qu’il n’a pas pu choisir à titre principal, certainement pour des motifs d’ordre financier. Certains l’utilisent donc comme un moyen d’évasion, d’autres plus précautionneux s’en servent pour préparer l’avenir et poser les jalons d’une reconversion annoncée : dans plus de 80% des cas, l’activité secondaire fait partie d’un secteur d’activité complètement différent de celui de l’activité principale.
Il ne s’agit donc pas pour ces slashers de mener plusieurs carrières de manière simultanée : l’une des activités aura forcément vocation à prendre le pas sur l’autre en cas de modification des circonstances de travail intervenant dans l’un ou l’autre domaine d’activité. Les commentaires sur ces pluriactifs ont trop souvent tendance à mettre en exergue la volonté des français à poursuivre leurs passions, motivation effectivement existante mais bien trop marginale pour faire l’objet des toutes les attentions. Le motif principal reste et restera pour longtemps la même : la précarité de l’emploi.
C’est la raison pour laquelle le cumul s’effectue très rarement entre deux emplois CDI mais plutôt entre missions d’intérim et contrats à durée déterminée.
Pour retrouver l’étude : http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/EMPSAL16j_F4_temp-travail.pdf
En complément, nous vous invitons à consulter le livre blanc de McKinsey Global Institute : http://www.mckinsey.com/global-themes/employment-and-growth/independent-work-choice-necessity-and-the-gig-economy
Des alternatives existent pour cumuler plusieurs emplois. Parmi elles, le portage salarial permet de bénéficier du statut de salarié. Ainsi, vous n’avez pas à cotiser au régime des indépendants pour votre 2ème activité.