La nouvelle ne cesse d’être relayée par les médias nationaux : la courbe du chômage n’a pas pu être inversée en 2013. Les chiffres publiés par le ministère du travail lundi 27 janvier 2014 ont démontré que le chômage en France atteignait un nouveau record avec 3,3 millions de demandeurs d’emploi sans activités en France. Autre record battu : si l’on inclut les chômeurs ayant eu une activité limitée on pouvait recenser pas moins de 4,89 millions d’inscrits à Pôle emploi fin décembre 2013. Tristes records.
Les seniors pas épargnés par le chômage
Le problème du chômage de masse est un problème auquel la France ne parvient toujours pas à apporter de solutions significatives depuis les années 80, et qui n’a fait que s’accroître en conséquence de la crise survenue en 2008. Ce chômage est symptomatique d’un système d’emploi à bout de souffle et contribue à stigmatiser les jeunes (entre 15 et 25 ans), mais aussi les seniors (50 ans et +).
Ces derniers ont d’ailleurs fait l’objet d’un récent rapport de l’OCDE intitulé « vieillissement et politique de l’emploi : mieux travailler avec l’âge », dans lequel l’organisation invite la France à revoir sa politique d’emploi envers les seniors.
Le rapport met notamment en avant le fait que les seniors ont davantage tendance à user de ruptures conventionnelles de contrat une fois arrivés en fin de carrière (procédure utilisée par 16% de l’ensemble des salariés mais par 26% des personnes âgées de 58 à 60 ans, selon les chiffres de 2012). Cet accord à l’amiable entre l’entreprise et l’employé permet à ce dernier de bénéficier d’indemnités correspondant au moins au minimum légal versé en cas de licenciement économique mais permet également d’être indemnisé par l’assurance chômage, ce qui n’est pas possible en cas de démission.
Selon les experts de l’OCDE, la France doit inciter les seniors à travailler plus longtemps en réduisant l’attractivité de ce genre de procédure notamment en les contrôlant davantage. Malgré les réformes des retraites qui ont instauré le relèvement à 70 ans de l’âge de départ à la retraite d’office et malgré une baisse significative des dispenses de recherche d’emploi des 55-64 ans la France fait encore parti des pays ayant le plus faible taux d’emploi des seniors en Europe.
Le gouvernement veut lutter pour un meilleur maintien dans l’emploi des seniors, mais un maintien sous quelle forme ?
Des solutions de souplesse pour les seniors en activité : le portage salarial semble apporter un élément de réponse
Ce statut mis en place dans les années 80 connait depuis quelques années un nouveau souffle. De plus en plus d’entreprises manifestent des besoins ponctuels en personnels qualifiés et le portage salarial senior permet de répondre plus efficacement à cette demande. Il s’adresse certes aux actifs réfractaires aux cadres d’emploi traditionnels mais apparaît comme une excellente alternative pour les seniors qui peinent à retrouver un emploi stable, et également aux jeunes retraités qui souhaitent conserver une activité. Sa reconnaissance pleine et entière par le gouvernement en mai 2013 par arrêté ministériel a accéléré le mouvement.
L’expertise et l’expérience sont très recherchées par les entreprises qui recourent de plus en plus à ce type de profils afin de pouvoir répondre aux besoins ponctuels auxquelles elles doivent faire face dans l’année. Se maintenir ou bien revenir à la vie active tout en bénéficiant à la fois des revenus des missions effectuées et de la retraite, voilà une formule qui semble ouvrir la voie à une reconsidération du travail des seniors.